Laetitia Tardif, consultante pour l’industrie pharmaceutique

Cette semaine, nous avons interviewé une femme inspirante... Laetitia Tardif, consultante pour l'Industrie pharmaceutique, un domaine de travail encore très masculin. Retour sur cette interview d'une jeune femme qui sort de l'ordinaire.

 

Pouvez-vous expliquer votre métier en quelques mots ?

 

J’aide des entreprises très variées à respecter la réglementation en cours.

Je les accompagne dans l’élaboration de leurs dossiers de soumissions d’autorisation de mise sur le marché pour prouver qu’ils respectent la loi.

Il peut s’agir d’entreprise de fabricants de médicaments, des producteurs de dispositifs médicaux, des laboratoires, des organismes ou encore des associations telles que La Croix Rouge, par exemple, qui peut être amenée à manipuler des poches de sang lorsqu’elle fait des campagnes de don du sang.

Toutes ces sociétés ont besoin de respecter la réglementation qui émane des organismes publics de chaque pays (normes françaises, belges, européennes, américaines, japonaises, …). 

Les sociétés doivent respecter ces normes si elles veulent vendre leurs produits sur les différents territoires.

C’est très vaste car ça peut passer de la fabrication d’un dispositif médical, à la validation d’une ligne de production!

C’est un métier qui mêle la qualité, car il faut connaître les réglementation, les expliquer, les formaliser et l’engineering car il faut connaître le fonctionnement de tous les équipements ainsi que les systèmes informatisés. 

 

D’où vous est venue l’idée de travailler dans cette entreprise ?

 

L’idée m’est venue au fil des opportunités qui se sont présentées.

J’ai fait mes études en France et je suis diplômée en Supply Chain, c’est-à-dire la gestion de la production, de la distribution ou encore des achats/approvisionnements.

À  la fin de mes études, je me suis dit qu’on ne parlait pas beaucoup des secteurs qui ont l’air plus inaccessibles comme, par exemple, le secteur de la santé.

En cherchant, j’ai eu l’opportunité de venir en Belgique pour 1 an travailler chez UCB pharma à Braine l’Alleud. Ils avaient besoin de quelqu’un pour implémenter une nouvelle technologie dans le département biologique et chimique.

Avant cela je ne connaissais pas le secteur pharma, c’était un petit essai.

Ensuite, j’ai été contactée pour rester dans ce secteur là et apporter mon aide à différentes sociétés.

De fil en aiguille, j’ai beaucoup aimé le domaine du conseil, être là pour expliquer les choses, accompagner les clients.

Cette notion de partage et de conseil est très importante pour moi.

Depuis octobre 2020, j’ai créé ma société de consulting et j’offre mes services en tant qu’indépendante.

 

Est-il difficile de travailler dans un univers encore très masculin?

 

Oui effectivement, il y a majoritairement des hommes.

« Dans l’aspect qualité il y a quelques femmes mais elles restent minoritaires. »

 

On pense souvent que c’est la différence homme/femme qui pose problème,  mais la complexité à laquelle je suis souvent confrontée c’est que je suis là pour amener un conseil.

Certaines personnes ont du mal à comprendre cette demande de faire appel à quelqu’un d’externe à la société qui vient un peu tout chambouler, qui vient donner des contraintes et des règles. Ils ne sont pas toujours ouverts à ce genre de collaboration.

« Il faut instaurer une confiance et cela prend du temps. »

 

Parfois je suis amenée à rester pour un laps de temps très court. Il faut donc faire preuve d’optimisme, aller vers les gens, être très assertive et diplomatique évidemment.

 

Qu’est-ce qui explique, selon vous, que certains ont du mal à accepter que vous les conseilliez en tant que consultante externe ? 

 

« Lorsqu’il s’agit de directeurs/dirigeants qui me contactent, ils auront du mal par rapport à la jeunesse. »

 

Il faut les convaincre. 

« Je vois comment les gens s’adressent à moi, et je vois la différence entre mon collègue et moi, alors que nous fournissons le même travail. »

 

Les clients estiment souvent qu’il est plus apte à prendre des décisions que moi et je me confronte parfois à un rapport plus familier, qui peut être déplacé, alors que lui non.

 

Comment faites-vous pour asseoir votre autorité face à ce genre de situation ?

 

Ça passe beaucoup par le ton, surtout maintenant qu’on travaille exclusivement en ligne.

Il faut se montrer beaucoup plus autoritaire car d’habitude quand on voit la personne on peut faire passer beaucoup de choses rien qu’en étant en face à face.

Maintenant, je dois imposer un petit peu plus mon autorité alors que de nature je suis plus dans le dialogue, la flexibilité et dans le fait de trouver un compromis. 

C’est parfois un peu ridicule car ça me pousse à être un peu comme un policier ou une maman et rappeler que les règles sont les mêmes pour tous et doivent être appliquées.

C’est l’aspect que je n’aime pas trop car je suis là pour donner du conseil.

 

Quelle est votre journée type ? 

 

Ma journée change beaucoup sur la forme puisqu’on passe d’un équipement à un autre, d’un système à un autre.

Dans le fond, c’est toujours du conseil, rappeler les règles qu’il faut respecter et amorcer le changement car en général les sociétés ont des difficultés à changer leurs façons de faire.

Nous sommes là pour rappeler que ce qui a été fait avant ne correspond peut-être plus aux nouvelles normes et cela doit être ajusté. 

Mon travail implique beaucoup de discussions, de flexibilité et montrer qu’on connaît bien leur métier et le processus dans sa globalité. 

 

Un des échecs le plus difficile auquel vous avez dû faire face ?

 

Ce que j’estime être un échec,  c’est lorsque les relations avec les membres de l’équipe se passent mal.

Si la relation de confiance n’est pas bien instaurée, je dois faire preuve d’encore plus de flexibilité et d’ouverture d’esprit.

 

Comment gérez-vous les feedbacks que vous recevez ?

 

Jen reçois de plus en plus et c’est agréable de pouvoir un peu réajuster ma façon de faire.

Le feedback du client permet de prendre du recul et de se remettre un peu en question.

Je donne du conseil, dans un domaine qui s’applique à beaucoup de sociétés mais chacune à ses particularités. 

 

Est-ce que vous pouvez définir votre métier en une seule phrase ?

 

« Ce que je propose à mes client c’est de ne pas avoir peur d’oser ! » 

 

Même si on a des connaissances il faut chercher à s’améliorer.

« Mon métier c’est comme un millefeuilles, on va superposer les couches et on va s’assurer de mettre la petite crème pâtissière entre qui va permettre de scinder tout ça et être sûr que tout fonctionne. »

 

Quelle valeur avez-vous envie de transmettre dans votre activité ? 

 

Ce qui me tient vraiment à cœur c’est le partage.

On ne peut pas arriver à grand-chose tout seul et essayer d’être meilleur que tout le monde tout simplement pour récolter des lauriers. 

Le respect aussi, car dans le milieu du travail on peut vite perdre le contrôle.

Comment garder un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ? 

 

Au début il y a eu des phases compliquées car quand on change d’équipe aussi souvent et qu’il faut s’intégrer rapidement avec toute sorte de personnalités, ce n’est pas toujours facile.

Ce qui m’a beaucoup aidé c’est le développement personnel qu’on peut faire seule ou accompagnée. Ça passait via des groupes de networking et dont la WoWo Community.

Et à côté de ça il faut savoir se déconnecter, garder du temps pour soi et faire des activités. 

Moi par exemple je fais de l’escalade et  j’apprends à jouer de l’accordéon. 

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